Tu ne m’as rien enlevé. Ou si, peut être cette part d’insouciance, cette façon de marcher légèrement.
Tu m’as fait courir sur une route faite d’épreuves et de graviers. J’étais pieds nus, je n’avais pas encore d’armes. C’était douloureux et tranchant. J’ai continué d’avancer car, si l’homme est fait pour marcher, la femme est faite pour se relever.
Tu m’as privée de beaucoup de joie, de liberté, de confiance. Mais tu n’as rien éteint en moi. Je brille plus fort, plus intensément. Tu ne m’as pas enlevé la bienveillance, le courage, la féminité. Tout est là, bien enraciné. Tout commence et recommence. Rien ne finit. Tu ne m’as pas finie. Tu ne m’as pas tuée. Je n’ai pas porté la haine que tu m’as apprise. Je l’ai laissée glisser sur mon dos. Elle est retournée à la rivière, diluée dans les abysses de tes blessures. Ma blessure n’est pas laide. Elle est belle et difforme. Je la porte comme d’autres porteraient un diamant à leur cou.
Texte d’ Armande Rahaga
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